Dis, sais-tu combien de fois j'ai regardé ta porte sans oser y entrer ? Attendant là inlassablement, sous la pluie, camouflée par la nuit, que tu puisse m'apercevoir lorsque tu sortiras. J'en ai passé des heures à t'observer, à essayer de comprendre ou de voir si quelque chose avait changé. J'ai tellement à te dire, tellement à écouter sur ta nouvelle vie. Mais au fond, je ne sais pas si je veux que nos vies s'entremêlent encore une fois. Je suis en paix avec moi-même et avec mon passé. Mais toi ? Comment vas tu ? Es-tu heureuse ? Es-tu heureuse sans moi ? Pense tu à moi ? As-tu gardé nos photos et nos souvenirs quelque part entre ta tête et ton coeur ? Reste-il seulement de la place dans celui là ? Tu me manques je crois. Mais je n'ai plus la force. Je ne sais même pas si j'ai le droit de venir briser le silence qui nous lie ou troubler l'eau trop calme qui t'habite. Je déambule dans ses rues que nous avons si bien connu, je les trouve plus mélancoliques encore que les chansons qui accompagnent ma ballade absurde. Peut-être me faut-il trouver un autre chemin où ton fantôme n'emboitera pas le pas à mon ombre, où je ne verrais pas ta silhouette à chaque coin de rue. Une autre vie existe derrière celle que j'ai passé avec toi, je le sais. Mais la chaleur de ta main a laissé cette trace indélibile dans la mienne. Alors, quand nos souvenirs n'auront plus de goût et que nos visages s'effaceront dans la mémoire de l'autre, quand nos prénoms ne nous pinceront plus le coeur, je pourrais partir d'ici et me détacher à jamais de notre amour.

 

 

Sans titre22

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