Mon ami, je t'aurai suivi sans hésiter, à parcourir les aurores des campagnes que tu aimais tant, jusqu'en enfer si c'était là ta destination. 
Nous aurions pris la mer un soir d'automne, sans un sous en poche et nous aurions foulé la terre d'Afrique d'un pas conquérant. 
J'aurai adulé ton corps et ton âme et épousé ta désinvolture. Arme à la main, si tu me l'avais simplement demandé, j'aurai alors appuyé sur la gâchette. 
Nous aurions mis à mort un par un tous ces mécréants abjectes qui insultent la langue française et, bouche contre bouche, nous aurions réinventé l'amour que tu croyais disparu.
Il y a pourtant des choses dans tes mots et dans ta mélodie, qui m'échappent encore. Jamais, je ne t'égalerais et tu le sais bien, mais j'ai adoré chacune de tes lignes, y voyant la délicate absolution qu'elles semblaient m'accorder.
Ce qu'elle est triste cette époque mon amour, tu l'aurais pleuré et haït plus encore que les gens de ton temps. 
Ce destin fatidique que je n'ai pu choisir, m'a séparé de toi à jamais, et je te retrouve alors, mon amant fantomatique, au fond d'un verre d'absinthe, que je lève à ta gloire éternelle. 


Voilà 121 ans que tu es parti.

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