La nuit est froide et elle m'enlace de son manteau le plus sombre. Je ne sens plus mes jambes, ni mes bras d'ailleurs. Recoquevillée, je n'entends plus que les battements de  mon coeur, le seul de nous deux qui lutte encore pour rester en vie. Mes paupières sont lourdes mais gelées. Pourtant je me sens bien : si proche de la mort, j'ai l'impression qu'elle va me donner son plus beau baiser. Il y a quelque chose de sublime dans ce silence mortuaire. On ne vit plus avec le monde : on le voit au ralenti ou en acceléré. Mais je t'attendrais encore, assise dans la neige. En même mort, mon corps espérera que le tien vienne se blotir contre lui. Ainsi, par le froid de la nuit et la chaleur de la mort, nos deux corps resteront unis.

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